dimanche 20 mars 2016

Scène de ménage- Fréderic Brac

L’homme : Qu’est-ce que c’est que ce perroquet ?? Tu t’es encore fait avoir, il est empaillé !! Et…
La femme : Mais non, pas du tout ! Il parlait très bien dans la boutique.
L’homme : Laisse-moi finir ma phrase. Regarde ces yeux vitreux ! Il ne dit rien du tout ! Au moins, ce n’est pas comme toi !
La femme : Ca n’a rien à faire ici ! Tu cherches tous les prétextes pour être désagréable… En tout cas, je trouve ce perroquet plus vivant et intéressant que toi !
L’homme : Tu éludes la question ! C’est vrai que toi, tu as toujours mélangé agitation et action. Il est indiscutable que tu auras de longues discussions avec ce volatile, qui te laissera parler tout ton saôul ! Ça te permettra pour une fois d’avoir quelqu’un pour écouter ton charabia…
La femme : Ça n’a rien à voir ! Tu es lamentable, comme d’habitude et tu cherches des histoires à tout propos. Tu dois finir par comprendre que j’ai acheté ce perroquet parce qu’il est à ton image ; l’œil vitreux, le poil décati, la plume rêche…
L’homme : Tu dévies ! Et comme déviante, tu te poses là… J’ai déjà clairement établi que ton interlocuteur type était semblable au poisson rouge tournant dans son aquarium ; alors pourquoi pas un perroquet empaillé, au moins ça me changera de ta mère…
La femme : Ce dont des anecdotes qui n’apportent aucune clarification. Tu es aussi abscons que d’habitude. D’ailleurs, le « abs » est de trop.
L’homme : C’est ce qu’il peut sembler ; depuis le nombre d’années que j’essaie de me mettre à ton niveau. Il est clair que ta logorrhée superfétatoire ne peut trouver d’autres oreilles que celles de ce volatile ou de ta mère !
Tout à coup, on entend… : « Jacquot  veut un biscuit !! »

L’homme : Tiens, je crois que ta mère est arrivée…



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