dimanche 12 février 2012

Silence assourdissant- Monique Payen

Aujourd’hui, séance de « pose » pour une première chimiothérapie : étage spécialisé à l’intérieur de l’hôpital, ambiance feutrée, murs couleur pastel, lumière tamisée, bruits étouffés des conversations. Guidés par une infirmière en blouse rose, moins agressif que le blanc pour les yeux, nous pénétrons à l’intérieur de l’une des cabines jalonnant le long couloir. Celles-ci sont toutes équipées d’un voyant lumineux s’allumant et s’éteignant au rythme du passage des patients, les bien nommés, ceci dans une parfaite harmonie. Seul le cliquetis d’un  goutte à goutte que l’on devine  à peine, trouble le silence. Nous nous regardons sans oser une parole, écrasés par ce si peu de bruit Je voudrais crier, m’agiter, secouer tous ces somnambules, déclencher un véritable séisme.  Sagement  nous nous asseyons, toi  dans un fauteuil médical, moi sur un tabouret , seul siège disponible. C’est parti pour quelques heures d’une patiente transfusion !!!
Aucun mot, aucun geste, juste des regards ! As-tu mal ? Ce médicament, comment tu le supportes ? As-tu faim ? As-tu soif ? Puis-je t’embrasser ?
Questions sans réponse puisque juste dites avec les yeux .
Questions enfouies avec toi, à jamais, dans le silence éternel.




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