Créer un conte
moderne, avec un sportif, une trottinette, à la piscine, une clé, un coup de
foudre et un chien… et en y incluant un passage de Rousseau.
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Il était une fois un mâle caressant et tendre, aux muscles
généreux, au regard très doux, d’une beauté
peu commune, maître-nageur de
profession. Il régnait sur la piscine, comme Jupiter sur l’Olympe, mais avec
une souple gentillesse dont était dépourvue, je pense, le dieu des dieux. Il
parlait avec des mots châtiés, des phrases d’un autre âge qui surprenaient dans
la bouche d’un sportif et rappelaient parfois le style ampoulé de Jean Jacques
Rousseau.
Or, un jour que, sur sa trottinette,
il se pressait vers son travail, traversant la forêt de Saint Germain en Laye,
un chien, fâcheusement et d’une façon tout à fait impromptue, vint lui croquer
le mollet qu’il portait galbé et bien dodu. Notre homme s’effondra de douleur
dans une mare de sang. L’animal, excité par l’odeur, voulut goûter l’autre
mollet, quand survint une demoiselle, qui passait par là et que la curiosité en
ces lieux attirait. Elle vit de loin notre blessé. Elle s’approcha, stoppa sa
voiture, en sortit prestement le cric et accourut, armée de cet engin. Le chien
effrayé par les cris de la belle, qui ressemblaient à des hurlements de fauve,
autant que par cette arme dont il ignorait la capacité, se sauva, la queue
entre les pattes. On ne le revit jamais.
Et notre dame, qui était
infirmière, coup de chance !, se pencha sur le blessé, le rassura et le
hissa sur le siège arrière de sa twingo. C’est alors qu’il murmura :
« Sans
les femmes, la vie de l’homme serait sans assistance au commencement, sans
plaisir au milieu et sans consolation à la fin ».
Un peu surprise, l’infirmière crut
qu’il délirait.
Point nenni.
C’était juste un coup de
foudre !
Notre sportif, en peu de temps et
grâce aux soins de sa sauveuse, retrouva ses mollets d’antan.
Un mois ne s’était pas écoulé qu’il
lui confiait et la clé de son appartement, et celle de son cœur.
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