vendredi 10 février 2012

Une irrésistible envie d'écrire- Monique Payen


J’écris, j’écris.

Je crie ma colère pour une parole maladroite : « ma douleur, elle est à moi, ne peut se comparer à aucune autre »
Je décris cette ombre que je crois apercevoir si souvent, souvenirs auxquels je me cogne régulièrement.
Je transcris ma douleur, mon noir désespoir, mon incapacité à être, à faire.
J’écris, j’écris.
Mes mains sont moites, mon sang bat dans mes veines, mon cœur s’emballe, mes yeux s’embuent, deux perles de chagrin glissent lentement sur la page. Brusquement, un flot de larmes me submerge, de longs sanglots venus du plus profond de mon être agitent tout mon corps. Je n’ai rien pu faire pour dominer ce désordre. Alors, je me laisse aller jusqu’à l’épuisement, jusqu’à ce que, enfin calmée, ne reste plus qu’une tristesse sans nom tombant sur moi comme la pluie lente d’un ciel mort.

L’écriture, seule possibilité de te parler puisque tu n’es plus là, l’écriture ne me quittera plus. La feuille, support visuel entre toi et moi, qui peut recueillir tout ce que je veux dire, à qui je peux tout raconter sans honte, sera toujours à portée de plume.

Demain à l’heure où le soleil se couche, avant que la lune ne se lève, à cet instant précis entre « chien et loup », je confierai de nouveau ma peine à ce cahier et à Mozart.
J’écrirai, j’’écrirai.

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