Je sais que tu es dans la salle. Je sais toujours ta présence.
Pourtant, ce matin, tu étais de bien triste humeur. Ta barbe non rasée, tes yeux sans éclats, cheveux en bataille et tristesse au bout du cœur.…. Presque laid !
Je me suis demandée pourquoi nous étions encore là, tous deux, sans plus vouloir nous plaire.
Les années ont passé, tu n’es plus le charmant avec qui je riais aux éclats, gorge déployée vers ce bonheur que nous chérissions tant !
Tu n’es plus le ténébreux qui me faisait danser sous les platanes, les soirs de fête, serrant ma taille dans tes mains si douces.
Tu n’es plus l’ardent qui me transportait dans des rêves magiques au creux des nuits de nos amours.
Tu n’es plus l’homme que j’aimais avec la folie de ma jeunesse et la passion de mes vingt ans. Tu n’es plus, tu n’es plus……..
J’ai peur d ‘avoir perdu nos bonheurs insensés, nos folles nuits, nos jours ensoleillés, nos promenades sous la pluie, nos danses, nos lectures silencieuses….
Mais malgré tout ce temps, parfois presque perdu, je t’aime encore et pour longtemps !
Anne-Marie Daubanes
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