Au début, le Plop était invisible.
Il venait de si loin. Sa
capture avait demandé tant d’efforts. Elle faisait la une des gazettes. « Ils
sont revenus avec le Plop ». « Le Plop, ce n’était pas un mythe ». « Le Plop
est parmi nous ».
On aurait pu croire que l’intérêt pour le Plop allait
diminuer avec le temps. Que nenni ! Chaque jour, devant le zoo, la foule
se faisait de plus en plus importante. Et la foule réclamait : « Nous voulons
voir le Plop », « Le Plop a été capturé grâce à nos impôts », « Le
Plop appartient au peuple ».
Le troisième jour, le directeur du zoo se vit contraint de
parler à la foule. Il dit que le Plop était fragile, qu’il devait s’accoutumer
à ses nouvelles conditions de vie, quant à l’apprivoiser cela semblait, au vu
de son état sauvage, presque inimaginable ! La foule était partagée. Deux clans
se formèrent rapidement. Le premier criait : « Nous voulons voir le Plop »,
« Plop je t’aime ». Le second hurlait : « Relâchez ce pauvre Plop », «
Liberté pour le Plop ».
La querelle fit remonter le Plop en haut des tribunes des
gazettes.
C’était : « L’affaire du Plop ». Les experts ratiocinaient
dans les médias. Les repas de famille tournaient à la querelle dès que la
question du Plop venait sur la table. Lors d’un conseil, les ministres en
vinrent aux mains. Le pays était au bord de la guerre civile.
Alors, le Président se montra dans l’étrange lucarne. On fit
silence partout dans le pays. Il dit : « Mes chers concitoyens, j’ai une très
triste nouvelle à vous annoncer. Le Plop n’a pas pu s’acclimater aux conditions
de vie de notre beau pays. Il est décédé cette nuit ». Il annonça ensuite une
semaine de deuil national et présenta la démission de son gouvernement.
A la fin, le Plop était toujours resté invisible.
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