Aujourd’hui, le petit chat est mort...
Ou
peut-être ma mère, je ne sais pas. J’ai reçu un mail sur Facebook :
« Elle est crevée. Restau demain. Bises enamourées. » Cela ne veut
rien dire. Juste la photo d’une assiette vide en pièce jointe.
Je ne sais pas ce que je préfèrerais pour l’enterrement. La
chatte, c’était mon enfance : un ronron,
le poil doux et chaud, la langue râpeuse. Je n’ai jamais connu la langue
de ma mère, ni ses poils. Son ronflement parfois, la gueule entr’ouverte.
Pourtant, dans mon enfance, j’ai bien dû la téter ! Mais ça s’est arrêté : au nom de
quoi ?
Je choisirais un cercueil en acajou avec des poignées
dorées. Pour la chatte. Au nom de l’égalité. Une analyse ethnosociologique démontrerait certainement qu’une chatte est
moins emmerdante qu’une mère. Et je n’ai jamais botté le cul de ma mère. Mais
elle m’a tricoté des pulls qui grattent, engoncé dans des épaisseurs
étouffantes de vêtements, interdit de baiser la voisine à 12 ans et giflé pour
avoir sifflé le fond des verres au banquet post mortem du grand-père.
Je préfère être l’égal de la chatte plutôt que de ma mère.
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