Notre cité royale eut
longtemps son bouffon
-bien élevé- Une petite tour de guingois,
échauguette d’opérette,
portant regard narquois
sur le monde d’en
bas : un donjon polisson.
Au château vieux d’antan,
veillait le lanterneau
magique. Un peu bancal,
obligeamment penché
pour mieux accueillir,
comprendre, écouter
les rumeurs vagabondes
dans le Landerneau.
Incliné
vers les gens, il captait toutes les ondes
-5
sur 5- Là-haut sur son chemin de ronde
soufflait
autour de lui un léger vent de fronde,
une
fraîcheur complice qui plaisait à tout l’monde.
Trop bancroche il était.
Tellement attentif
que menaçant tomber, il
fut sournoisement
remis comme il le faut –
jugulaire – règlement –
redressé, corrigé. Sans
l’angle subversif.
On l’a donc revu droit.
Gentil petit soldat.
Il fut original. Il
redevint banal.
Lanternon dépressif,
tristement vertical,
la surdité le gagna. Il
s’étiola.
Il
est maintenant gravement névrotique.
Avez-vous
vu son gros pansement de plastique ?
Drôle
de camisole d’étourneau lunatique.
Ses
groupies y envoient des regards nostalgiques.
Nous l’aimions, notre
boiteux, notre chassieux,
aimablement posé à la
proue de la ville,
notre chasse-spleen de
séguedille.
On se souvient de lui qui
tutoyait les dieux.
Priez, libres passants,
pour notre vigie !
Que vienne le printemps
lui rendre sa vigueur,
onction urbi et orbi,
confidence à toute heure.
Elle vous jouera alors
tous ses tours de magie…….
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