Le soir
tombait sur le vieux parc solitaire et glacé. Armelle sortit du bain. Sa
cousine l'observa un long moment, froide comme une pierre. "Apporte-lui
ses vêtements, Alfred", dit-elle au jeune homme aux boucles ardentes.
Il osait à peint s'approcher de la nymphe dénudée. Détournant le regard
avec une pudeur à-demi feinte, il tendit la lourde robe de satin à la
jeune femme, dont la peau marmoréenne resplendissait dans la lumière
crépusculaire du ciel.
"Aide-moi",
demanda Armelle, se retournant vers les buissons. "Aide-la", répondit
la cousine d'une voix plate et d'un œil jaloux. Il regarda la jeune
femme. Sa nuque et la courbe de ses épaules le pétrifièrent de leur
médusante lumière. Sa main rencontra les pétales d'une haute fleur rouge
se dressant sur sa jeune tige au milieu des herbes. Il prit la fleur,
la-lui donna. Se tournant vers l'obscurité, elle plaça secrètement la
fleur entre ses seins et s'assit sur le tapis de gazon humide. "J'ai
froid", murmura-t-elle. Il se pencha sur elle.
Au
loin, Amour et Psyché observaient la scène sculpturale avec impavidité.
Au-dessus de leurs têtes divines, les boucles ardentes des arbres noirs
se penchaient sur la courbe du ciel, reflété par les eaux, et le
recouvraient d'un dernier voile sanguin avant l'éclosion des premières
étoiles.
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